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Timeo Hominem

29 juillet 2006

mardi

Le lendemain je suis revenu. Au même endroit. J'ai gardé mon short. Au bout d'une heure, ne voyant âme qui vive, je l'ai enlevé. J'aime sentir la chaleur sur mon corps. Je capte l'énergie pour les mois d'hiver. Au bout d'un moment, j'ai entendu un bruit derrière moi, sur la butte. Pensant que c'était lui, je n'ai pas bougé. Le bruit a recommencé. Je me suis alors retourné tout doucement. Une génisse me regardait fixement de ses beaux yeux noirs garnis de grands cils soyeux. Riant en moi-même, je me suis levé, ce qui l'a fait fuir. J'en ai profité pour me plonger dans le trou d'eau de la rivière. En me séchant au vent et au soleil, je me suis surpris à regretter que ce ne soit pas lui qui soit venu me déranger.

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21 juillet 2006

lundi

Il est là devant moi. Je ne l'ai pas entendu venir.

Ça fait huit jours que je viens me baigner tous les après-midi dans ce petit coude que forme la rivière. L'eau est fraîche sans être froide. Le peu de profondeur permet au soleil caniculaire de la chauffer. La plage est  formée par l'ancienne descente qui permettait aux vaches de venir s'abreuver. Il n'y a plus de vaches dans la pâture qui est maintenant un champ où poussent les maïs. Dès le deuxième jour j'ai laissé tomber le maillot et mon corps commence à prendre une jolie couleur ambrée.

Il me regarde, l'air goguenard. Il a le sourire en coin du futur maquignon qui "ausculte la bête" sans rien dire. Et il ne dit rien. Je le reconnais. C'est le fils du paysan du village. François. Il doit avoir dans les 25 ans.

Ce que j'ai vu en premier, ce sont les chaussures de sécurité et les chaussettes blanches style tennis. La poussière de la moisson les recouvre d'une légère poussière grise. Il porte un short court, sans fioriture, un short de travail, ainsi qu'un débardeur bleu marine.

Je n'ai pas esquissé le moindre geste pour me couvrir. A quoi bon. Il doit d'épier depuis un moment sans doute.

J'ouvre la bouche pour lui demander…lui demander quoi d'ailleurs…! Je ne pas le temps de chercher mes mots que déjà, il tourne les talons et repart sans rien me dire.

Je saute dans la rivière pour reprendre mes esprits. Je me rhabille et je rentre à la maison par le chemin du bois en évitant le village.

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